1-2-3 octobre, l’Alsace et les Vosges "à toute gomme", décibels en prime.
Au diable le silence doré des forêts d’automne, le vigneron empêché de vendanger, le cycliste du petit matin de transpirer, le randonneur d’écouter murmurer les sous-bois.
Donnons à la foule de vraies émotions, fortes, sa dose d’adrénaline, ses « people » à vénérer. Donnons en pâture notre belle nature à ces équipées casquées. Que nos narines soient bien humides du bitume chaud, du caoutchouc fumant, et nos routes, nos chemins paisibles, lacérés de la névrose et du vacarme de ces hordes mécaniques.
Et une fois replié ce grand étal à sensations, veillons… veillons, car la médiocrité a la peau plus dure que celle de l’intelligence. Cette intelligence qui devrait pourtant briller au front de ceux qui, demain, réprimeront, sans concession, le jeune permis en sursis parce qu’il ne suivait que l’exemple d'idoles que notre société lui taille, sur mesure.
photographies : Rustiques chevaux et frêles sauterelles partageant une prairie d’été sur les flancs du Rossberg. Solide… et… fragile massif des Vosges.
Dans un environnement sauvage, uniquement accessible à pied, le sommet du Rossberg culmine à 1192 m entre Thann et Massevaux. "Ross" est tiré du radical allemand, mais au sens de vieux cheval usé, chétif, peut-être en référence aux chevaux sauvages du massif il y a quelques siècles. Les chevaux comtois actuels de ces versants sont eux bien solides et en pleine santé.